Salutations, lecteur. Aujourd’hui, je te propose de découvrir une œuvre assez courte et plutôt fun d’un des grands classiques de la Science-Fiction et de la Fantasy.
Le Songe d’une nuit d’octobre, de Roger Zelazny
(les deux couvertures successives du roman, qui ont chacune leur charme, à mon sens)
Introduction
Je tiens d’abord à préciser que cette chronique émane d’un service de presse des éditions ActuSF, que je remercie chaleureusement !
Roger Zelazny est un auteur américain né en 1937 et mort en 1995. Avec son cycle des Princes d’Ambre, de L’île des morts, ses récits mettant en scène Dilvish le Damné, mais aussi son roman Toi L’immortel, il appartient au cercle des grands écrivains des littératures de l’imaginaire et on peut dire qu’il fait partie de ceux qui leur ont donné leurs lettres de noblesse. Au cours de sa carrière, il a reçu six fois le prix Hugo et trois fois le prix Nebula, ce qui n’est pas rien !
Mais aujourd’hui, je vais vous parler d’un roman de la fin de carrière de Roger Zelazny récemment réédité par ActuSF, d’abord en 2018 dans la collection Perles d’Épice, puis en Mars 2019 en format poche dans la collection Hélios des Indés de l’Imaginaire. Ce roman, c’est Le Songe d’une nuit d’octobre. Cette réédition est accompagnée d’une préface de Timothée Rey, qui avait aussi préfacé la réédition en intégrale de L’île des morts (que j’ai et que je devrais vraiment lire, d’ailleurs). Sa préface détaille le jeu de références déployées par Roger Zelazny, avec quelques clés de lecture sur la mythologie, le gothique, le cinéma, et H. P. Lovecraft.
En voici la quatrième de couverture :
« Octobre. Dans 31 jours, le portail s’ouvrira et les Grands Anciens déferleront sur le monde
Dracula, Sherlock Holmes, Raspoutine, le docteur Frankenstein… Ils seront tous là. Mais feront-ils partie des ouvreurs avides de pouvoir, ou seront-ils des fermeurs qui s’opposeront aux horreurs indicibles ?
Les familiers de ces personnages seront eux aussi impliqués dans cette murder party ésotérique riche en rebondissements. Tout particulièrement Snuff, un chien dont le maître, Jack, aime se promener la nuit dans Londres avec son grand couteau…
Le Jeu va commencer
Quel sera votre camp ? »
Mon analyse traitera de l’aspect ludique du roman.
L’Analyse
Le jeu du Jeu
La narration du Songe d’une nuit d’octobre est assurée par Snuff, qui est le chien d’un dénommé « Jack », qui vit à Londres et fréquente les bas-quartiers. La narration du point de vue d’un animal assure une forme de décalage propice au comique, parce que le « Jeu » ne va être relaté que par un familier, qui ne voit pas les événements de la même manière que son maître, mais qui apporte tout de même un éclairage sur le Jeu à sa manière. Ainsi, Snuff va croiser d’autres familiers appartenant à d’autres participants du Jeu, tels que la chatte Graymalk, qui appartient à « Jill la Folle », le « hibou Nightwind » qui appartient à Morris et McCab, « Quicklime », le serpent du moine fou « Rastov », « Cheeter », un écureuil qui est le compagnon d’un druide, « Needle », une chauve-souris associée à un « Comte », ou encore « Bubo » le rat qui est l’allié du « Bon Docteur ». Tous ces familiers vont se croiser et discuter (j’y reviendrai), et leurs paroles comme leurs actes montrent bien qu’ils ne sont pas des animaux ordinaires, parce qu’ils se distinguent par leur absence d’instinct et leur pensée rationnelle, qui les pousse à obéir aux règles du Jeu, qui impliquent des meurtres, de la magie noire et des sacrifices. Les familiers constituent donc des personnages à part entière et passent donc complètement au premier plan, devant leurs maîtres. Chacun d’entre eux dispose d’une personnalité propre et d’atouts liés à son espèce, qui leur permettent de se démarquer de leurs concurrents.
Roger Zelazny fait de nombreux clins d’œil à la littérature dite populaire du 19ème siècle en mobilisant par exemple les figures de Sherlock Holmes, de Jack l’Éventreur, Dracula, le docteur Frankenstein, à travers les personnages du « Grand Détective », de « Jack », du « Comte », du « Bon Docteur » …. L’auteur ne donne jamais les noms des personnages auxquels il fait des clins d’œil, ce qui donne un côté ludique au récit. L’univers du roman est aussi imprégné par les récits d’H. P. Lovecraft, auquel on trouve des références explicites à travers les mentions de Shub-Niggurath, Cthulhu, Nyarlathotep, aux Contrées du Rêve, mais également à travers le motif plus discret d’une clef d’argent et de descriptions qui correspondent à celles qu’on peut lire dans La Quête onirique de Kaddath l’inconnue.
Les Grands Anciens des récits du Maître de Providence font ainsi partie du « Jeu », dont les enjeux et les participants se dévoilent progressivement. Ainsi, certains d’entre eux sont des « ouvreurs », dont le but est de permettre aux Grands Anciens d’arriver dans le monde, tandis que les « fermeurs » s’opposent à leur venue et doivent littéralement leur fermer la porte au nez. Ainsi, les participants et leurs compagnons doivent récupérer différents « ingrédients » plus ou moins étranges, allant du morceau d’étoffe au sacrifice humain, pour se constituer des « sources de pouvoir ». Des artefacts magiques, tels qu’une « icône dessinée par un Arabe fou qui a renié l’islam », ou une « serpe d’or », sont également utilisés par les participants pour amplifier leurs pouvoirs et prendre le dessus sur leurs adversaires.
La narration prend la forme d’un journal qui commence le premier octobre et qui se termine le dernier jour du mois. L’intrigue gagne en tension au fil des chapitres, et donc de l’avancement du mois d’octobre, et des renseignements que se donnent les différents animaux familiers, qui nouent des alliances, se trahissent, se mentent, et nouent des relations improbables, telles que celle qui lie Snuff à Graymalk, qui donne à voir une large entraide entre chien et chat, liés pour affronter des meurtres, des sacrifices, et des coups du sort !
Le mot de la fin
Le Songe d’une nuit d’octobre n’est peut-être pas le roman le plus mémorable de Roger Zelazny, mais si vous avez envie de prendre du bon temps en découvrant le pan ludique et très référencé de l’œuvre de l’auteur mis en avant par Timothée Rey dans sa préface, je vous le conseille vivement !
Vous pouvez également consulter les chroniques d’Ombrebones, Blackwolf, Célindanaé, Aelinel, Adlyn, Xapur, Elhyandra, Gaelle
Un souvenir très sympathique en effet. 🙂
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Plutôt oui ! 🙂
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J’avais trouvé le roman sympa, pas inoubliable mais amusant puis original grâce à la narration de Snuff ! Merci pour le lien 🙂
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Je suis d’accord avec toi 🙂 !
De rien 🙂
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et en plus il n’est pas très long./ Je l’ai repéré, et lire un bouquin fun contenant pas mal de réfénreces cela me tente.
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Il fait à peu près 200 pages je crois ! C’est court, fun et référencé ^^ !
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Ah je n’ai pas lu la préface peut-être pour ça que je n’ai pas compris toutes les références ^^
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Peut-être ^^
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