Chants du cauchemar et de la nuit, de Thomas Ligotti

Salutations, lecteur. Aujourd’hui, je vais te parler d’un recueil de nouvelles d’horreur d’un auteur que j’ai pris grand plaisir à découvrir.

Chants du cauchemar et de la nuit, de Thomas Ligotti


Introduction


Thomas Ligotti est un auteur de littérature fantastique et d’horreur né en 1953. Son œuvre est rattachée à la Weird Fiction et a été fréquemment encensée par un certain Jeff Vandermeer, qui a par exemple préfacé l’édition du recueil Songs of a Dead Dreamer and Grimscribe parue chez Penguin Classics. Il s’illustre notamment dans la forme courte, d’abord publiées dans des revues, puis publiées en recueils.

En France, les éditions Dystopia ont publié un recueil de ses nouvelles, sous le titre Chants du cauchemar et de la nuit en 2014, avec une traduction et une préface d’Anne-Sylvie Homassel (qui a récemment traduit Fournaise de Livia Llewelyn et L’Architecte de la vengeance de Tochi Onyebuchi).

Comme le recueil n’a pas de quatrième de couverture, je vais vous donner rapidement une idée du contenu du recueil. Chants du cauchemar et de la nuit comporte onze nouvelles qui appartiennent aux genres du fantastique, de l’horreur et de la Weird Fiction.

Dans mon analyse du recueil, je traiterai d’abord de l’influence supposée de Lovecraft sur l’écriture de Thomas Ligotti, puis de l’aspect méta et expérimental de ses récits d’horreur.

L’Analyse


Influence de Lovecraft ?


Cette partie de mon article s’appuiera sur un papier de recherche de Matt Cardin publié dans la revue Lovecraft Annual, une revue annuelle qui étudie Lovecraft, éditée par S. T. Joshi, spécialiste de l’auteur. Ce papier s’intitule The Master’s Eyes Shining with Secrets: H. P. Lovecraft’s Influence on Thomas Ligotti, et comme son titre l’indique, il traite de l’influence de Lovecraft sur Thomas Ligotti (hé oui). Il note que d’abord que Thomas Ligotti affirme que l’influence de l’auteur de Providence s’est d’abord faite ressentir dans sa vie davantage que dans sa fiction, puisque sa vision de la vie a été influencée par le cosmicisme de Lovecraft, qui lui sert de « toile de fond » depuis lors. Pour rappel, le cosmicisme est une pensée développée par Lovecraft dans sa fiction, mais aussi dans sa correspondance, qui met en évidence l’insignifiance, l’impuissance de l’humanité face à l’immensité de l’espace vide de toute divinité, qui lui reste totalement inaccessible. Dans la pensée cosmiciste, l’être humain se trouve marqué par sa petitesse au regard des échelles de temps et d’espace qui le dépassent complètement. Le cosmicisme développé par Lovecraft a donc alimenté le nihilisme et le pessimisme de Thomas Ligotti. Ainsi, l’auteur raconte lors d’entretiens cités par Matt Cardin que sa découverte de l’œuvre et de la biographie de Lovecraft, il s’est en quelque sorte identifié à lui et ses lectures lui ont donné l’envie de devenir à son tour auteur d’horreur. Il déclare alors s’inspirer « non pas de Lovecraft en tant que personne ou en tant qu’auteur, mais des grandes lignes de sa vie ».

L’influence de Lovecraft sur Ligotti est donc avant tout biographique, et se construit sur l’image que Ligotti se fait de Lovecraft. Matt Cardin compare cette relation à l’image que se fait Lovecraft de Lord Dunsany, qu’il admirait considérablement, ce qui a donné naissance à des récits d’inspiration dunsanienne d’après S. T. Joshi, à savoir les nouvelles que l’on peut rattacher au Cycle du rêve, qui comportent par exemple La Malédiction qui s’abattit sur Sarnath, Celephaïs, et bien sûr La Quête onirique de Kadath l’inconnue.

Cependant, Matt Cardin montre que la présence de Lovecraft, ou du moins une partie de ses conceptions poétiques, est décelable dans la fiction de Thomas Ligotti. On a d’abord de manière transparente des mentions explicites au Maître de Providence, dans les nouvelles « The Sect of the Idiot » qui évoque Azathoth, et dans « The Last Feast of Harlequin », que l’auteur dédie à Lovecraft. Ensuite, certaines nouvelles de Thomas Ligotti présentes dans Chants du cauchemar et de la nuit mentionnent des créatures et des entités occultes dont l’influence peut altérer ou détruire le psychisme des individus, à l’image de Nethescurial ou le Tsalal dans les récits éponymes. On relève aussi que la fiction de l’auteur est marquée par son ton nihiliste et ses accents métaphysiques, et sur le plan de la description, par la volonté explicite de l’auteur d’utiliser le pouvoir de la suggestion, et non pas de décrire de manière excessive. Ainsi, sur le plan narratif Thomas Ligotti ne mobilise pas de stratégie didactique qui viserait à expliquer à son lecteur le fonctionnement des formes de surnaturel qu’il met en scène, ce qui les rend nébuleuses et inaccessibles, ce qui renforce le pouvoir suggestif de ses récits. Ainsi, on ne sait pas comment le criminel de « Petits Jeux » parvient à accomplir ses méfaits, on ne comprend pas la manière dont la drogue présentée dans « Le Chymiste » est fabriquée, pas plus qu’on ne sait comment la personne à laquelle le narrateur de « Rêve d’un mannequin » influence les rêves d’autrui, par exemple. L’auteur reste évasif pour se concentrer sur la suggestion que provoquent ses évocations du surnaturel.

Sur le plan de la poétique, Thomas Ligotti se situe donc dans un mode de mise en scène de l’horreur qui diffère de la rhétorique de la monstration telle que théorisée par Denis Mellier. Pour rappel, la rhétorique de la monstration s’observe dans des récits au sein desquels le surnaturel est excessif et excessivement décrit, avec une foison de détails, avec une insistance sur le morbide, l’obscène, le macabre, avec excès. Les créatures surnaturelles y sont décrites « de manière excessive et hyperréaliste ». Cette rhétorique de la monstration peut rejoindre ce que S. T. Joshi appelle « supernatural realism » dans ses travaux sur la Weird Fiction, et que l’on peut définir comme la description des éléments et créatures surnaturelles sur un mode réaliste, c’est-à-dire à la manière des écrivains réalistes ou naturalistes du XIXème tels que Balzac ou Zola.

Thomas Ligotti mise donc davantage sur la suggestion que sur la description, comme le montre l’importance du rêve, omniprésent dans son discours, notamment lorsqu’il déclare « lire une histoire d’horreur devrait être comme un rêve », et donc, par extension, par son pouvoir de suggestion avec un minimum d’explication, et donc de didactisme. Le Lovecraft qui influence Thomas Ligotti en termes de construction narrative et de description est donc davantage celui de La Musique d’Erich Zann, dans lequel il mise sur la suggestion, que celui de L’Appel de Cthulhu ou des Montagnes hallucinées, récits dans lesquels l’auteur s’appuie sur des effets descriptifs hyperboliques. Thomas Ligotti se distingue donc de certains auteurs et spécialistes de Lovecraft qui préfèrent l’aspect hyperbolique de sa fiction, à l’instar de S. T. Joshi, qui affirme que les meilleurs récits de Lovecraft sont ceux dans lesquels il adopte un ton « documentaire », à l’instar de L’Appel de Cthulhu ou Les Montagnes hallucinées.

L’auteur illustre donc ce que dit Lovecraft dans une lettre de 1935, « un récit de Weird Fiction sérieux […] met l’emphase sur l’humeur et l’atmosphère », puisque ses nouvelles s’inscrivent dans une ambiance particulièrement étrange et nébuleuse. Ainsi, « Miss Plarr » met en scène une tutrice qui décrit des événements qu’elle ne peut logiquement pas avoir connus, avec les pratiques préhistoriques de la violence par exemple (oui oui), et « L’Art perdu du crépuscule » décrit la vie d’un personnage vivant enfermé dans sa demeure, et dont la nature se précise à mesure qu’une menace se profile pour lui. Ainsi, l’auteur, dans sa manière d’écrire et de mettre en scène ses récits, s’intéresse à l’horreur du soi, à l’horreur de vivre au sein du monde, comme le montre Matt Cardin. On observe aussi que la volonté Thomas Ligotti d’être suggestif s’exprime dans les fins de ses nouvelles, qui ne livrent que peu de clés à ses lecteurs, comme « Conversations dans une langue monde » ou « Tsalal » par exemple. Cette dernière nouvelle, tout comme « Dr Voke et Mr Veech », s’avère marquée par son caractère expérimental.

Thomas Ligotti réutilise parfois des topoi lovecraftiens, puisque Nethescurial s’avère être une entité capable de contaminer les esprits de ses victimes, mais aussi dans « L’ombre au fond du monde ». En effet, cette nouvelle peut-être perçue comme une sorte de variation autour de « La Couleur tombée du ciel », puisque les deux récits mettent en scène la contamination d’un écosystème et d’une société reculée par une forme de vie inconnue. Cependant, si le récit de Lovecraft insiste sur les effets avant tout physiques de cette contamination, à travers le foisonnement de vie malade dans la ferme de Nahum Gardner, dont la famille finit par péricliter, la nouvelle de Thomas Ligotti traite de la manière dont l’infection agit sur les esprits et les rêves des habitants.

Car la chose n’eût dû avoir pour squelette que deux planches disposées en croix, ce que nous vérifiâmes avec son fabricant : ce dernier nous jura qu’il avait procédé à cette habituelle manière. Pourtant, la forme qui se dressait devant nous était d’une tout autre nature. Masse noire, torturée, affectant la forme d’un homme et semblant être née de la terre pour croître ensuite sur les planches, comme une moisissure noire qui eût dévoré la structure originelle. On distinguait à présent des jambes noires, ballantes, comme carbonisées et décharnées, une tête qui pendait sur le torse chétif et ténébreux comme un sac de cendres et des bras minces et tendus, pareils aux branches noueuses d’un arbre frappé par la foudre. Tout cela soutenu par une épaisse et sombre tige qui jaillissait de la terre et s’enfonçait dans l’effigie comme une main dans une marionnette.

Cet extrait est sans doute l’un des seuls moments véritablement démonstratifs du recueil, puisque Thomas Ligotti décrit une émanation de la menace venue des entrailles de la terre, et non pas d’un espace extérieur comme dans la nouvelle de Lovecraft. On remarque que l’auteur mobilise le motif de la marionnette, récurrent dans le recueil, puisqu’on le trouve aussi dans les nouvelles « Rêve d’un mannequin », « Dr Voke et Mr Veech », ainsi qu’un passage précis de « Nethescurial ». La contamination prend place dans les rêves (un autre thème omniprésent dans le recueil) des victimes, qui voient alors leur espace onirique empoisonné par une nature malade.

Peu de temps après cette troublante péripétie, nos rêves, qui n’avaient jusqu’ici été qu’ombres simples et visions fugitives, gonflèrent, se firent pleins. Mais sans doute n’étaient-ils pas entièrement rêves, mais, de même, fouillements à l’intérieur de la saison qui les avait inspirés. Nous étions en songe consumés par la vie fébrile de la terre, jetés dans un monde mûr et déjà bien pourrissant de croissances étranges et de transformations. Nous prîmes place à l’intérieur d’un paysage aux efflorescences sombres où l’air même fleurissait en teintes rougeâtres, où toute chose arborait la grimace ridée de la décrépitude, le teint brouillé de la vieille chair. Le visage de la terre elle-même se nouait d’autres et si nombreux visages, aux physionomies corrompues par de vils instincts. Des expressions grotesques s’imprimaient dans les crevasses noircies de vieilles écorces, les circonvolutions des feuilles mortes […]

La corruption se trouve alors omniprésente dans les rêves des habitants, ce qu’on remarque dans les expansions des groupes nominaux, qui sont systématiquement péjoratives. Le paysage onirique prend donc la forme d’un cauchemar avec un environnement qui se dégrade et laisse apparaître des corps étranges. Cette destruction progressive d’un environnement urbain perdu s’observe aussi, mais de manière bien physique (et beaucoup plus crue et hyperbolique) dans la nouvelle « Fournaise » de Livia Llewelyn, présente dans l’excellent recueil du même nom.

Thomas Ligotti est donc, de la même manière que les auteurs du New Weird, un écrivain qui a à la fois assimilé l’influence de la Weird Fiction lovecraftienne, et l’a dépassée pour proposer sa propre forme, qui prolonge et dépasse sa vision de Lovecraft.

(Méta)horreur, expérimentation


Le recueil de Thomas Ligotti met en scène beaucoup de personnages narrateurs autodiégétiques, dans « Miss Plarr », « Le Chymiste », « Le rêve d’un mannequin », « Nethescurial », auxquels on peut ajouter le « nous » dans « L’Ombre au fond du monde ». Certains de ces narrateurs sont des personnages écrivains, à l’instar de celui du « Rêve d’un mannequin », qui écrit une lettre à une femme qu’il aime, ou celui de « Nethescurial ». La forme de cette nouvelle, une lettre que le narrateur prolonge à mesure que son esprit découvre Nethescurial par le biais d’un manuscrit oublié, puis subit son influence, s’apparente d’une certaine manière à L’Appel de Cthulhu dans sa structure et son enchâssement de récits. Cependant, si la nouvelle de Lovecraft se concentre sur les ramifications planétaires du culte et la rencontre fatale de marins avec la créature d’outre-espace qui dort sous les eaux, celle de Thomas Ligotti se concentre sur les effets psychiques de la découverte de Nethescurial pour le narrateur, dont la perception du monde change radicalement, puisqu’il se met à voir « ce qui palpite sous toutes les surfaces ». Son esprit se voit alors contaminé par une forme d’inframonde qui le menace. D’autres narrateurs autodiégétiques vont jusqu’à refuser de faire apparaître le discours de leurs interlocuteurs, comme le montre le personnage de Simon dans « Le Chymiste », qui reprend dans son monologue la totalité des paroles qui lui sont adressées sans qu’aucun dialogue n’apparaisse, ce qui renforce l’omniprésence de sa parole et minimise totalement celles de Rosemary, la femme avec laquelle il a un rendez-vous, qui devient alors réifiée, ce qu’accentue la suite de la nouvelle.

Le thème du rêve s’avère omniprésent dans le recueil. On le retrouve dans les nouvelles « Petits jeux », dans laquelle un psychiatre pénitentiaire évoque les crimes perpétrés par un individu anonyme prétendant explorer un monde onirique. « Rêve d’un mannequin » montre une tentative d’explication de cauchemars qui réifient des individus. « L’ombre au fond du monde » met en scène la contamination des rêves des habitants d’un village. « Nethescurial » montre un individu dont les rêves se dégradent après la lecture d’un manuscrit. De la même manière, la nouvelle « Vastarien » montre comment un étrange livre fait écho au monde rêvé par Victor Keirion, ce qui marque l’importance qu’occupe le rêve sous la plume de Ligotti.

Le rêve s’articule par ailleurs à la réification des personnages, qui perdent le contrôle de leur corps, comme le montre la fin du « Chymiste », dans laquelle le personnage de Rosalyne n’est plus que le spectateur passif des changements de forme qu’on lui impos.

Diable ! Vous venez d’essayer de pousser un cri, c’est cela ? Vous êtes vraiment morte de peur, j’ai l’impression. Pour ne pas prendre de risque, il vaudrait mieux rêver de quelqu’un qui n’a pas d’organe vocal. Voilà, c’est fait. Cela dit, ça vous donne l’air bizarre. Mais ce n’est que le début. De petites astuces à la portée d’un enfant, et qui ne vous impressionnent aucunement. Je vais bientôt vous montrer ce dont je suis capable, quand je me concentre.
Il y a quelque chose dans vos yeux ? Oui, j’en ai bien l’impression. Une question. Vous aimeriez me demander, si vous en aviez encore les moyens, ce qui va advenir de la Rosie d’antan ? C’est une curiosité justifiée.
Nous évoluons en cet instant même vers un accord parfait, entre mes rêves et ma fille rêvée. Bientôt, vous serez le kaléidoscope en chair et en os de mon imagination. Et dans les phases ultérieures de ce processus, tout peut arriver. Lorsque les Grands Chimistes eux-mêmes prendront les rênes, il n’y aura plus de limites à la diversité de formes que vous épouserez.

Cette réification rejoint le motif des mannequins. Ainsi, les personnages narrateurs de Thomas Ligotti voient leur volonté anéantie, mais non pas parce que leur esprit se trouve détruit, mais parce que leur corps est profondément altéré, emprisonné dans des corps immobiles, comme dans « Dr Voke et Mr Veech » ou « Rêve d’un mannequin ». On peut mettre cette réification en parallèle avec celle qu’on peut observer chez Efim Zozoulia dans la nouvelle « Mobilier humain », présente dans le recueil La Chute de la Ville Principale, dans laquelle l’auteur met en scène des individus qui sont les meubles de leur possesseur (oui oui).

Elle essaie de détourner les yeux, la seule partie de son corps qu’elle peut mouvoir. Pour la première fois, elle remarque que partout dans la pièce – dans les recoins sombres – se trouvent des gens habillés comme des poupées. Leurs corps sont affaissés, leurs bouches béantes. Ils n’ont plus l’air vivant. Certains d’entre eux sont bel et bien devenus des poupées : leur chair a perdu toute souplesse, leurs yeux leur lustre lacrymal. D’autres se trouvent à diverses étapes du chemin qui sépare l’apparence humaine de celle de la poupée. La rêveuse épouvantée se rend alors compte que sa propre bouche est grande ouverte, qu’elle ne veut pas se fermer.

On peut rapprocher ce type d’emprisonnement physique de « L’Art perdu du crépuscule », dans laquelle le personnage principal voit son esprit et son corps régresser à un niveau bestial. Certaines nouvelles traitent cependant de déchéances psychologiques, comme « Petits Jeux », « Nethescurial », qui mentionne aussi des mannequins lors d’une scène particulièrement marquante.

Le mot de la fin


Chants du cauchemar et de la nuit est un recueil de nouvelles fantastiques, horrifiques et Weird de Thomas Ligotti, dans lesquelles l’auteur met en scène des personnages dont le psychisme est ébranlé de l’intérieur. Le thème du rêve, omniprésent dans le recueil, est souvent traité comme un espace contaminé, qui constitue alors la source de la dégradation des individus, qui peuvent alors devenir prisonniers de leur propre corps.

Je vous recommande ce recueil, et particulièrement la lecture des nouvelles « Le Chymiste », « Nethescurial », « L’Ombre au fond du monde » et « Rêve d’un mannequin » !

Vous pouvez également consulter les chroniques de Charybde, Touchez mon blog monseigneur, Célindanaé

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