Salutations, lecteur. En ce premier avril, je te propose une chronique d’une œuvre pour le moins particulière.
Space Raptor Butt Invasion, de Chuck Tingle
Introduction
Avant de commencer, j’aimerais préciser que cette chronique n’a absolument pas pour but de se moquer de Chuck Tingle. Ça peut paraître évident, mais je préfère le dire.
Chuck Tingle est un auteur américain sur lequel on trouve très peu d’informations. On peut supposer (et même affirmer) qu’il s’agit d’un pseudonyme. Chuck Tingle est l’auteur d’un grand nombre de nouvelles érotiques, voire pornographiques, publiées en auto-édition sur Amazon depuis 2014.
La nouvelle dont je vais vous parler aujourd’hui, Space Raptor Butt Invasion, a été publiée en Janvier 2015 sur Amazon.
En voici la quatrième de couverture :
« Space can be a lonely place, especially when you’re stationed by yourself on the distant planet Zorbus. In fact, Lance isn’t quite sure that can last the whole year before his shuttle pod arrives, but when a mysterious visitor appears at Lance’s terraforming station, he quickly realizes that he might not be so alone after all.
Soon enough, Lance becomes close with this mysterious new astronaut, a velociraptor. Together, they form an unlikely duo, which quickly begins to cross the boundaries of friendship into something much, much more sensual.
It’s not gay if it’s a man and a dinosaur, is it? »
Mon analyse de cette nouvelle traitera dans un premier temps du genre du dino-porn, dans lequel Space Raptor Butt Invasion s’inscrit, puis je m’intéresserai à l’aspect science-fictif du récit de Chuck Tingle.
L’Analyse
Le Dino-porn, passion jurassique
On ne va pas y aller par quatre chemins, si vous avez lu le titre et que vous connaissez la langue de Shakespeare, vous aurez compris que cette nouvelle traite de questions hautement philosophiques. Chuck Tingle interroge ainsi notre rapport, en tant qu’êtres humains, aux espèces disparues, telles que les dinosaures. Non (vraiment pas).
Pour le dire crûment, cette nouvelle de Chuck Tingle traite d’une relation sexuelle interespèce entre un homme seul dans l’espace, Lancer Tanner, et un vélociraptor, Orion, sur la planète Zorbus (oui oui). Sa structure est ainsi divisée en deux, avec une première partie centrée sur l’exposition du contexte du récit et la rencontre de Lance, l’astronaute terrien, avec Orion, le vélociraptor, et une seconde partie, dans laquelle Chuck Tingle décrit leurs rapports sexuels.
Le récit de Chuck Tingle s’ancre alors dans le dino-porn, un genre qui mêle relations sexuelles explicites entre humains et… dinosaures. Les sexes de scène de cette nouvelle sont en effet décrites de manière complètement non-métaphorique, avec un vocabulaire et des tournures de phrases qui côtoient le degré de romantisme et l’inventivité de récits ou de films pornographiques. Toutefois, on peut tout à fait soupçonner l’auteur d’écrire ce type de récit et les dialogues qu’il implique de manière complètement assumée, puisque certains des titres de ses récits fleurent bon la plaisanterie poussée au maximum (Pounded in the Butt by My Book « Pounded in the Butt by My Book ‘Pounded in the Butt by My Book « Pounded in the Butt by My Book ‘Pounded in the Butt by My Own Butt' »‘, Pounded by the Pound: Turned Gay by the Socioeconomic Implications of Britain Leaving the European Union, ou les plus récents My Ass Is Haunted By The Handsome Ghost Of My Unsaved Data After A Computer Crash et Bisexually Sandwiched By My Sentient Peanut Butter Husband And Our New Living Jelly Girlfriend), de par leur caractère absurde et totalement explicite.
Chuck Tingle et ses récits apparaissent ainsi complètement barrés et semblent s’exhiber pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des récits érotiques qu’il ne faut pas prendre trop au sérieux et entourés d’humour.
On pourrait aussi interroger le genre du dinoporn dans son ensemble et chercher les raisons de son existence. Pourquoi diable voudrait-on voir, ou même avoir des rapports sexuels avec des dinosaures ? Premièrement, parce que… pourquoi pas, après tout, entre adultes et reptiles consentants, il n’y a pas lieu de trop s’interroger, et ensuite parce qu’il est possible de rattacher ce courant à la célèbre et sulfureuse règle 34 d’Internet, qui dit que « si ça existe, il existe du porno à ce sujet », ce qui signifie qu’on peut faire des fictions érotiques ou explicites avec des dinosaures parce que… pourquoi pas, puisque qu’on peut faire des versions sexualisées de tout et n’importe quoi. Chuck Tingle, avec ses récits qui dépeignent des scènes de sexe surréalistes (Space Raptor Butt Invasion montre les rapports entre un humain et dinosaure, mais Chuck Tingle décrit aussi des relations sexuelles entre des personnages humains et la manifestation physique de la Saint Valentin, ou encore le fantôme de leurs données non sauvegardées…), illustre totalement, et de l’une des manières les plus absurdes qui soient, cette célèbre règle 34.
Amours jurassiques science-fictifs
Le récit de Chuck Tingle s’ancre complètement dans la science-fiction, puisqu’il se déroule sur une planète imaginée, Zorbus, dans un futur où la conquête spatiale a eu lieu. On peut même ajouter que Lance se trouve sur Zorbus afin de surveiller sa terraformation, ce qui inscrit Space Raptor Butt Invasion dans le registre science-fictif.
De plus, Space Raptor Butt Invasion constitue une uchronie spatiale, rien que ça ! En effet, Orion, le personnage de vélociraptor, explique à Lance que son peuple s’est réfugié sur une autre planète plus favorable, appelée Terre 2, ce qui fait qu’il qualifie la supposée extinction des dinosaures sur notre planète de « révisionnisme ». Chuck Tingle décrit donc ce qui peut être qualifié d’uchronie spatiale, parce qu’il créé un univers alternatif au sein duquel les dinosaures sont encore vivants et peuvent être amenés à côtoyer l’espèce humaine (et plus si affinités, ce qui est visiblement le cas dans son récit).
Enfin, la nouvelle de Chuck Tingle, au-delà de son aspect profondément érotique et sexuel, traite de la solitude qui peut toucher les astronautes, qu’ils soient humains ou sauriens, puisque Lance, comme Orion, croient être seuls sur Zorbus avant de se rencontrer et de s’unir par bien des manières.
Le mot de la fin
Space Raptor Butt Invasion est une nouvelle de dino-porn qui met en scène les amours interespèces très explicites de Lance, un astronaute humain présent sur la planète Zorbus pour surveiller sa terraformation, et d’Orion, un astronaute vélociraptor.
Cette nouvelle m’a fait rire de par son caractère totalement absurde et décomplexé, complètement assumés par son auteur !
Vous pouvez également consulter les chroniques d’Elessar
Mais pourquoi, POURQUOI, a-t’il nommé son vélociraptor ORION ????? (Non, je ne renommerai pas mon site « Sur le membre dressé d’Orion » !)
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Oh mais allez ce serait rigolo 😀 !
Et sinon eh bien je suis comme toi, c’est l’une des question qui m’a taraudé à la lecture. Mais peut-être que c’est une manière d’accentuer le mystère autour du personnage 😀 ?
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Ça me rappelle le fameux documentaire « À poil dans l’espace » sur le porno science-fictif, dont j’ai entendu parler… dans « Pèlerin ».
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Ah, je savais que ce documentaire existait, il faudra que j’y jette un œil à l’occasion !
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Oulah, mais si je me mets à te documenter en humble néophyte sur ce genre de sujets…
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Eh ben chapeau ! Un genre à « approfondir »…
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Merci 😀 ! Clairement ouaip 😀
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Orion, j’ai direct pensé au nôtre 😂😂😂 et sa réponse me fait bien rire, chapeau pour avoir lu cette histoire j’espère que tu vas bien 😎😉
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Ça m’a pas paru évident, mais quand n’y ai pensé ça m’a fait rire XD !
Oui ça va, ça m’a beaucoup amusé 😀 .
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Mais c’est que tu donnerais presque envie de le lire…
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Et outre les sublimes titres de l’auteur, n’oublions pas de souligner la qualité des couvertures des ouvrages de Chuck Tingle. Y’a-t-il vraiment meilleur illustrateur que lui à l’heure actuelle ?
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Ah concrètement Manchu, Melchior Ascaride, et autres Dogan Otzel ne peuvent qu’être subjugués par de telles couvertures !
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Je n’avais pas voulu croire à l’existence du Dino porn il y a quelques années en tombant par hasard sur Amazon sur le bien-nommé « Taken by the T-Rex ».
😅😅
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Un grand classique du dinoporn apparemment Taken By the T-Rex :D!
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Mais… MAIS… J’en peux plus de rire XD C’est merveilleux, meilleur article du 1er avril EVER ! ♥
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Ah carrément XD ? Merci 🙂 !
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Oui oui, carrément 🙂
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Entre le titre du livre et la cover j’ai cru à un poisson d’avril, mais en fait non.Ça existe et du coup j’ai lu ta chronique.
La règle 34, toujours…
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T’étais pas loin, c’est une chronique du premier avril 😀
Encore et toujours oui ^^ » !
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Je. Ne. Comprends. Pas.
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Je. Ne. Comprends. Pas.
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Non mais et puis cette couv’, jpp, oscour.
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Je pense pas qu’il y ait grand chose à comprendre 😀 .
J’adore, perso XD !
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