L’Épidémie, de Clifford D. Simak

Salutations, lecteur. Aujourd’hui, je vais te parler d’une nouvelle qui traite d’une maladie inédite.

L’Épidémie, de Clifford D. Simak


Introduction


Avant de commencer, j’aimerais préciser que cette chronique émane d’un service de presse des éditions Le Passager Clandestin, que je remercie pour l’envoi de la nouvelle !

Clifford D. Simak est un auteur de science-fiction américain né en 1904 et mort en 1988. Il est rattaché à l’âge d’or de la SF avec d’autres auteurs tels qu’Isaac Asimov ou Robert Heinlein. Parmi ses œuvres les plus connues, on peut citer Demain les chiens et Au Carrefour des étoiles, récemment retraduits par Pierre-Paul Durastanti pour la collection Nouveaux Millénaires de J’ai Lu. Deux recueils de nouvelles avec des traductions révisées par Pierre-Paul Durastanti ont été publiés aux éditions du Bélial’, Frères lointains et Voisins d’ailleurs.

La nouvelle dont je vais vous parler aujourd’hui, L’Epidémie, est originellement parue en 1976, et a été traduite par Lorris Murail pour Le Livre d’or de la science-fiction : Clifford D. Simak paru en 1985. Cette traduction a été reprise par les éditions du Passager Clandestin, dans leur collection Dyschroniques, spécialisée dans la publication de récits courts qui interrogent l’avenir politique et sociétal et s’inscrivent encore aujourd’hui dans l’actualité malgré leur ancienneté.

Voici la quatrième de couverture de la nouvelle :

« En 1976, Clifford D. Simak imagine une société accro aux pesticides. »

Dans mon analyse de la nouvelle, je traiterai de la manière dont Clifford D. Simak met en scène l’émergence d’une épidémie dans un milieu rural.

L’Analyse


Le bon docteur Arthur Benton, seul face à la maladie ?


La nouvelle de Clifford D. Simak met en scène le personnage d’Arthur Benton, le vieux médecin généraliste d’une commune rurale des États-Unis et de ses alentours, en point de vue interne, à la troisième personne. L’auteur décrit le quotidien de Benton dans son cabinet, ce qui lui permet de montrer les rapports de proximité qu’il entretient avec ses patients, dont l’auteur décrit les occupations et les particularités. En effet, il les connaît presque tous, et au fait de leurs antécédents médicaux, et s’entend bien avec eux, ce qu’on remarque dans les dialogues, mais aussi dans les cadeaux qu’ils lui offrent pour le remercier.

Ezra Pike passa au cabinet de Benton vers la fin de l’automne, non parce qu’il était malade, mais pour apporter au médecin un plein sac de saucisses. Il venait de tuer l’un de ses porcs et les talents de charcutière de sa femme étaient réputés dans toute la vallée. Tous les ans, à l’époque où on abattait les gorets, Pike mettait de côté un sac de saucisses pour le vieux docteur.

C’était l’une de ces excentricités régionales auxquelles Benton avait fini par s’habituer, quoique cela lui eût pris un certain temps. Au fil des saisons, il voyait arriver des gens apportant qui un sac de noix, qui un panier de tomates, qui une jatte emplie de pommes de terre, qui un rayon de miel fraîchement récolté – offrandes que Benton avait appris à accepter avec la meilleure grâce du monde.

Benton est donc apprécié par ses concitoyens, ce qui montre le rôle qu’il joue au sein de sa communauté et la confiance qu’on lui accorde. Le vieux médecin fait ainsi de son mieux pour la mériter, et ne compte pas ses heures pour s’occuper de ses patients, au point qu’il peut travailler jusqu’à « deux heures du matin », ce qui peut suscite l’inquiétude de son épouse. Le docteur est ainsi dévoué à ses patients et se trouve frappé par la culpabilité lorsqu’il ne peut pas les soigner.

Le seul fait de venir le voir et de parler avec lui guérissait la moitié de leurs maux ; que faire, face à une foi pareille ? Ils croyaient si fort qu’il détenait toutes les réponses, comment leur avouer à quel point il n’en était rien ? La certitude qu’il était infaillible constituait fréquemment leur ultime recours. Quand, du fait de ses insuffisances, il se trouvait contraint de trahir leur confiance, il s’en sentait coupable.

Cependant, Benton apparaît dépassé par une mystérieuse maladie que contractent certains de ses patients, qui deviennent irritables et consomment plus de sucreries. Il en cherche les origines à la demande de Robert Abbott, un écrivain qui révèle des scandales sanitaires dans ses essais. Clifford D. Simak décrit donc le travail d’enquête médicale de docteur Benton, avec des statistiques, des hypothèses, des mises en évidences de points communs entre les patients et leurs symptômes… Sans rentrer dans les détails, il apparaît alors que leur organisme souffre d’une addiction au DDT, un pesticide massivement utilisé aux États-Unis avant d’être interdit au cours des années 1970 en raison de sa toxicité pour l’organisme humain et l’environnement. La nouvelle traite donc de la nocivité du produit en évoquant les maladies qu’il peut engendrer sur le corps humain, et notamment les populations urbaines. L’auteur oppose ces dernières, plus atteintes par la maladie, aux populations rurales des « collines », préservées grâce à leur mode de vie plus frugal et proche de la nature, puisqu’ils n’emploient pas de pesticides.

Le mot de la fin


L’Épidémie est une nouvelle de science-fiction de Clifford D. Simak, dans laquelle il décrit l’émergence d’une épidémie engendrée par l’utilisation des pesticides, à travers le point de vue d’un vieux médecin généraliste qui exerce dans une commune rurale des États-Unis, en montrant son quotidien et la confiance que lui accordent ses patients.

Cette nouvelle était mon premier contact avec la plume de l’auteur, et je compte bien poursuivre mon exploration de son œuvre !

2 commentaires sur “L’Épidémie, de Clifford D. Simak

  1. Très belle analyse. Content de voir que certains reconnaissent l’importance des traducteurs qui semblent souvent être les grands oubliés dans le domaine de la science-fiction. Si vous souhaitez poursuivre la lecture de Simak, je vous conseil Demain les Chiens et À chacun ses dieux 😉

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