Le Guide du voyageur galactique, de Douglas Adams

As-tu déjà eu l’occasion de lire des romans qui t’ont fait hurler de rire dans le domaine de l’imaginaire, lecteur ? Non ? Dans ce cas, laisse-moi te présenter aujourd’hui une œuvre qui risque fort de déclencher ton hilarité.

Le Guide du voyageur galactique, de Douglas Adams

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Introduction

 

Tout d’abord, je tiens à remercier l’amie qui m’a offert le roman pour mon anniversaire (elle se reconnaîtra), ça fait toujours plaisir !

Douglas Adams est un auteur britannique né en 1952 et mort en 2001. Il est connu pour sa série de science-fiction humoristique Le Guide du voyageur galactique, transposée en romans après qu’elle ait été diffusée à la radio sous forme de feuilleton. Il a également travaillé pour les Monthy Pythons (une troupe d’humoristes dont vous devriez regarder les sketchs si vous appréciez l’humour absurde), et pour la série télévisée Doctor Who.

En France, Le Guide du voyageur galactique a d’abord été traduit et publié en 1982, dans la collection « Présence du Futur » de Denoël sous le titre Le Guide du routard galactique. Le titre a par la suite été changé, suite à une plainte des éditions du Routard. De nos jour, Le Guide du voyageur galactique est disponible dans la collection « Folio SF » de Gallimard, ou avec l’intégrale de la série dans la collection « Lunes d’encre » de Denoël, sous le titre H2G2 : L’intégrale de la trilogie en cinq volumes. H2G2, comme la série est appelée par le public anglophone, a acquis assez rapidement le statut d’œuvre culte pour son humour absurde, et certaines des blagues présentes dans le roman sont aujourd’hui des références culturelles bien connues, avec notamment la « Réponse Universelle », « 42 » (si vous aviez déjà entendu cette référence sans la connaître, c’est de ce roman qu’elle vient).

Passons à la quatrième de couverture du roman :

« Comment garder tout son flegme quand on apprend dans la même journée : que sa maison va être abattue dans la minute pour laisser place à une déviation d’autoroute ; que la Terre va être détruite d’ici deux minutes, se trouvant, coïncidence malheureuse, sur le tracé d’une future voie express intergalactique ; que son meilleur ami, certes délicieusement décalé, est en fait un astrostoppeur natif de Bételgeuse, et s’apprête à vous entraîner aux confins de la galaxie ?

Pas de panique !

Car Arthur Dent, un Anglais extraordinairement moyen, pourra compter sur le fabuleux Guide du voyageur galactique pour l’accompagner dans ses extraordinaires dérapages spatiaux moyennement contrôlés. »

Dans mon analyse, je vous parlerai de l’humour mis en scène dans le roman et de l’univers loufoque créé par l’auteur.

 

L’Analyse

 

Douglas Adams dépeint au lecteur un univers assez barré, dans lesquels on trouve des « présidents du gouvernement impérial galactique », dans des systèmes politiques qui n’ont rien d’impériaux et dans lesquels il est explicitement dit que le président n’a « aucun » pouvoir, une race d’extraterrestres hideux, les Vogons, qui aiment les poésies hideuses et faire souffrir les autres en leur récitant leurs poèmes (qui sont titrés de manière fort charmante et traitent souvent au bas corporel, avec par exemple « « Ode à la boulette de mastic vert trouvée sous mon aisselle par un riant matin d’été »), des « astrostoppeurs », c’est-à-dire des personnes qui font du stop dans l’espace, ou encore des individus issus de civilisations avancées spatialement qui vont faire la fête dans sur des planètes où la civilisation n’en est pas encore à la conquête spatiale. L’univers de Douglas Adams se présent, presque dès le début du roman, comme loufoque et propice à toutes sortes de situations absurdes.

Le Guide du voyageur galactique regorge de situations absurdes en elles-mêmes, mais également de situations sérieuses de prime abord, que l’auteur rend absurdes. Je m’explique. Au début du roman (ce n’est donc pas un spoiler), la Terre est détruire pour les besoins d’une autoroute spatiale, sans qui que ce soit se préoccupe de sa population, puisque les autorités supérieures se moquent complètement du sort des terriens, dont la planète disparaît parce qu’ils n’ont pas déposé de réclamations. La fin du monde advient donc et ne peut être empêchée à cause de décisions administratives, et cela la rend beaucoup moins tragique, d’une certaine façon. Certaines questions philosophiques se voient également moquées, puisque « La Grande Question de la Vie, de l’Univers et du Reste » nécessite 7 millions d’années pour qu’un ordinateur puisse donner une réponse qui nécessite une autre question (oui, vous avez bien lu).

Ainsi, l’absurde (c’est-à-dire ce qui est contraire à la raison et à la logique) règne dans le roman, puisque beaucoup de situations semblent n’avoir aucun sens, alors que celles où les personnages sont en danger sont tournées en dérision et sont désamorcées par des ressorts comiques relevant de l’absurde. Petit exemple :

« La porte s’était mise à résonner sous les coups.

— Alors, qui est-ce ? demanda Arthur.
— Eh bien, dit Ford, avec un peu de veine, ce sont simplement les Vogons qui
viennent nous chercher pour nous jeter dans l’espace.
— Et si on n’a pas de veine ?
— Si on n’a pas de veine, dit Ford, lugubre, le capitaine pourrait bien mettre à
exécution sa menace de nous lire auparavant quelques-uns de ses poèmes…  »
(Chapitre 6)

Les plaisanteries sur la mort sont toutes de cet acabit, et vous pouvez aussi ajouter celles qui portent sur les probabilités, la philosophie, les populations extraterrestres, et vous aurez une partie du panel de l’humour que propose ce roman, avec des scènes absolument hilarantes.

Les personnages du roman sont assez intéressants. Arthur Dent, le personnage principal qui se retrouve embarqué dans cette aventure apparaît presque toujours dépassé par les événements et reste passif la plupart du temps alors que c’est grâce à lui que l’intrigue évolue, tandis que les personnages qui pensent tout contrôler, comme Zaphod Beeblerox, se fourvoient complètement et sont manipulés (mais je ne vous dirai pas par qui, vous ne me croiriez pas). D’autres personnages sont assez loufoques et par conséquent très drôles, à l’image de Marvin le robot dépressif qui souhaite mourir, ou Eddie, un ordinateur de bord amical. Ces deux personnages sont des machines qui dépassent le canon du robot froid et logique en exprimant des émotions de manière assez extrême, ce qui les rend ridicules (et donc drôles). Dans le même registre, on peut également évoquer les portes qui s’ouvrent et se ferment avec « la satisfaction que procure un travail bien fait », qui moque d’une certaine façon la manière dont les machines sont faites pour « travailler » au service de l’être humain, qui leur donne un moyen d’être « autosatisfaites » par ce qu’elles font.

Je terminerai cette chronique en parlant du fameux Guide du voyageur galactique qui donne son titre au roman, et dont on trouve des extraits lus par Arthur Dent. Ces extraits ajoutent au comique du récit, puisque le Guide possède un propos bien particulier et souvent peu objectif. En effet, il appelle par exemple La Compagnie cybernétique de Sirius « un ramassis de pauvres mecs stupides », il évoque des « prostituées à trois seins », et donne des conseils de préparations de cocktails. Ce Guide est à l’image du roman et de son univers, selon moi, barré et drôle !

 

Le mot de la fin

 

Le Guide du voyageur galactique m’a énormément fait rire. Douglas Adams créé un univers et des personnages loufoques, et une intrigue dans laquelle l’absurde règne en maître, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. Si vous voulez voir ce que la science-fiction humoristique peut proposer, je vous conseille vivement ce roman.

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