Stray Dog (Tome 3) de VanRah

Salutations, lecteur. Aujourd’hui, je vais te parler du troisième volume du manga Stray Dog.

Stray Dog (Tome 3) de VanRah

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Introduction

 

Cette introduction sera sensiblement la même que celle que j’ai rédigée pour ma chronique des tomes précédents.

VanRah est une mangaka française. Elle est ostéopathe et pédiatre de formation, et elle a décidé de se mettre au manga après avoir travaillé comme encreuse pour DC Comics.

Elle est l’autrice des séries Neverend, Ayakashi, Stray Dog et Mortician. Ces deux dernières séries se déroulent dans le même univers, la seconde étant un spin off de la première. La série Stray Dog a été récompensée en 2015 par le prix du Meilleur Manga International. C’est de celle-ci que je vais vous parler aujourd’hui.

Stray Dog compte actuellement quatre volumes publiés chez Glénat Manga, et le cinquième devrait paraître courant 2019. C’est une série de Fantasy urbaine au sens strict du terme, puisque de créatures surnaturelles vivent parmi les humains à l’intérieur dans une ville, Ishtar, qui semble contemporaine.

Voici la quatrième de couverture de ce troisième volume :

« Capturés par le Bird, Toru et Aki se retrouvent séparés. Incapable de se contrôler, le Lycan est désormais perçu comme une menace à éliminer. Si elle veut avoir une chance de sauver le démon de l’exécution qui l’attend, Aki va devoir assumer son rôle de maître et aider la Bête à reprendre forme humaine. Mais est-ce encore possible ? »

Encore une fois, mon analyse se centrera sur la narration et les personnages du manga, avec parfois quelques mots sur le dessin de l’autrice (je n’ai malheureusement pas d’exemplaires ou de planches du manga sous la main, j’en rajouterai dès que j’aurai remis la main sur mon exemplaire!). Soyez cependant prévenus, des spoils des deux premiers tomes du manga risquent d’être présents dans cet article et je ne réaborderai pas certains points de l’univers.  Je vous invite donc à lire mes chroniques du premier et du deuxième volume pour savoir à quoi vous attendre.

 

L’Analyse

 

Toru, Aki… et Tarot

 

Ce troisième tome de Stray Dog commence avec une tension dramatique qui est à son comble. Aki va devoir apaiser Toru, qui n’est plus capable de contrôler son démon après son combat contre Tarot, pour qu’il retrouve forme humaine afin qu’il soit soigné et que le BIRD lui appose de nouveaux scellés pour qu’il puisse mieux se contrôler. Les scènes où Aki approche Toru alors qu’il est sous sa forme monstrueuse sont incroyablement bien construites selon moi, avec des contrastes énormes entre le noir profond dans lequel est plongé Toru et le blanc que symbolise Aki et son humanité. Le fait que le Lycan soit enchaîné, blessé et maltraité par ses geôliers montre également que lorsqu’ils sont incontrôlables, les Karats sont complètement déshumanisés par le regard et les actions des humains et de leur société. La mise en place de ces scellés permet au lecteur de voir que la technologie du BIRD mêle occultisme et médecine moderne, mais également d’observer la dramaturgie déployée par VanRah.

En effet, l’autrice maîtrise et emploie beaucoup l’ironie dramatique, c’est-à-dire le fait que le lecteur (mais aussi certains personnages) en sachent plus d’autres sur différents points de l’intrigue, et le montre à travers le développement de la relation entre Toru et Aki, autour de laquelle gravite le personnage de Tarot, le Lycan Oméga du BIRD. Le combat mortel entre Tarot et Toru marque ainsi le début d’une rivalité entre les deux Lycans, mais également d’un lien plus complexe, puisque Tarot et Toru partagent des liens qui vont plus loin qu’une simple rivalité, parce que le professeur Senri les a indirectement (vous comprendrez pourquoi) mis en relation. L’ironie dramatique de Stray Dog se déploie également dans les découvertes d’Aki, qui trouve des notes rédigées par son père (dont je ne vous dévoilerai pas le contenu), et cela renforce son affection pour Toru, mais également le tragique qui les lie, puisqu’elle ne connaît pas la vérité sur la mort de son père et qu’elle finit par jurer qu’elle le vengera en tuant son assassin. VanRah tisse donc des liens entre ses personnages à travers l’emploi de l’ironie dramatique, mais aussi grâce à des séquences émotion plus calmes et bien mises en scènes, et des disputes d’où émergent de l’humour et des références culturelles qui renforcent le comique.

Ainsi, même si ce troisième tome possède une dominance dramatique, un certain nombre de passages sont drôles, notamment lorsqu’on apprend qu’agent du BIRD n’est pas la seule profession de Tarot, ce qui rend d’une certaine façon sa relation avec Aki et Toru encore plus tumultueuse. On remarque que les disputes entre ce trio de personnages et l’humour qui en découle repose sur le fait qu’ils soient caractériels et méprisants les uns envers les autres, notamment lors des altercations entre Toru et Tarot, où l’un raille souvent l’autre vis-à-vis de sa position sociale d’Oméga, qui lui-même est indigné par des positions conservatrices de l’Alpha sur des sujets tels que… le fait de se couper les cheveux. Selon moi, Stray Dog mêle très bien les moments dramatiques où les Lycans se battent et sont accompagnés par leurs démons et les passages plus légers ou comiques, dans lesquels on observe les activités quotidiennes de chacun des personnages principaux. Ces scènes du quotidien, ainsi que les disputes qui impliquent les personnages Lycans, montrent leur humanité, tandis que les passages dramatiques illustrent toutes les souffrances qu’ils doivent endurer pour mieux s’intégrer à l’humanité.

L’univers de VanRah se développe encore, et nous donne l’occasion d’apprendre pourquoi les Lycans Alphas ont les yeux rouges et le tragique caché derrière cette couleur, ainsi que les maladies qui peuvent les toucher et causer des conflits entre leur part démoniaque et leur part humaine. Toru est par exemple atteint par le Fléau, ce qui fait que sa part démoniaque de plus en plus incontrôlable le ronge peu à peu pour se débarrasser de sa part humaine, tandis que Kira, le mystérieux Lycan Alpha tueur, est atteint par la Rouille, qui est la maladie inverse, où la part humaine du Lycan cherche à prendre l’ascendant sur sa part démoniaque. Toutes ces informations sont transmises à Aki, qui ne sait rien des Lycans, dans les dialogues. Ces données nous permettent d’observer que les Lycans, et les Karats en général, doivent conserver une harmonie entre leur part démoniaque et leur part humaine pour conserver le contrôle et rester en bonne santé, ce qui est intéressant et montre pourquoi il est impossible de supprimer la part démoniaque d’un Karat. L’autrice fait des Karats, et surtout des Lycans, une espèce différente et pourtant comparable à celle des humains, qui possède ses spécificités et ses propres codes.

La fin de ce troisième tome montre une alliance entre Tarot et Toru, qui vont œuvrer ensemble pour traquer Kira, l’Alpha tueur. Un combat mortel entre Lycans va donc encore avoir lieu, et on en observe les prémices lors des derniers chapitres de ce volume, servis par une très bonne mise en scène dans le dessin et le découpage, qui fait la part belle aux invocations de Tarot et aux pouvoirs des Alphas.

 

Le mot de la fin

 

VanRah fait monter son univers et son récit en puissance avec ce troisième volume de Stray Dog, qui développe l’univers et les relations de ses personnages à travers son sens de la dramaturgie, pour ensuite les lancer sur les traces d’un Lycan meurtrier, annonçant de terribles combats pour la suite, dont je vous parlerai prochainement !

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