Stray Dog (tome 1), de VanRah

Salutations, lecteur. Aujourd’hui, je vais te parler d’un manga français que j’apprécie particulièrement. Je l’ai découvert lorsque j’ai terminé le lycée, et je l’ai relu pour pouvoir te le faire découvrir.

Stray Dog (tome 1) de VanRah

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Introduction

 

VanRah est une mangaka française. Elle est ostéopathe et pédiatre de formation, et elle a décidé de dessiner et scénariser ses propres mangas après avoir travaillé comme encreuse pour DC Comics.

Elle est l’autrice des séries Neverend, Ayakashi, Stray Dog et Mortician. Ces deux dernières séries se déroulent dans le même univers, la seconde étant un spin off de la première. La série Stray Dog a été récompensée en 2015 par le prix du Meilleur Manga International. C’est de celle-ci que je vais vous parler aujourd’hui.

Stray Dog compte actuellement quatre volumes publiés chez Glénat Manga, et le cinquième devrait paraître courant 2019. C’est une série de Fantasy urbaine au sens strict du terme, puisque de créatures surnaturelles vivent parmi les humains à l’intérieur dans une ville, Ishtar, qui est contemporaine à notre époque. Le manga est également disponible en ligne sur la plateforme Webtoons. Vous pouvez aussi consulter le DeviantArt de l’autrice, qui vous montrera toute l’étendue de son style de dessin.

 

Voici la quatrième de couverture du premier tome de ce manga :

« Ishtar. Un monde oscillant entre lumière et ténèbres où se côtoient présent et passé, patrimoine et renouveau, pierres antiques et technologies nouvelles. Un monde partagé entre une surface idéalisée et une réalité plongée dans le chaos. C’est au sein de cet univers que vont se croiser deux personnes au destin incertain et que tout oppose : Aki, une jeune fille ayant perdu le goût de sourire, et Toru, un Karat, un lycan aux yeux rouges, possédé par une malédiction funeste. Ce qui les lie ? Un contrat d’obéissance qui permet de contrôler les Karat et fait de la jeune Aki la maitresse de Toru. »

Comme pour mes autres chroniques comics ou manga, je vous parlerai dans un premier temps du dessin, puis des thématiques et des personnages. Cette chronique sera sans doute un peu courte, car il s’agit d’un premier tome, que je ne peux malheureusement pas vous spoiler.

 

L’Analyse

 

Le dessin

 

Le graphisme du manga est tout simplement magnifique. VanRah parvient à cerner à la fois l’aspect monstrueux et humain des Karats, tout en leur conférant une apparence qui montre toute leur bestialité et toute leur puissance, que ce soit dans le cas des Lycans ou des autres créatures. Les character design sont très bien réalisés, et donnent à voir des personnages charismatiques, notamment Toru et Tarot. L’autrice joue également avec le noir et le blanc dans les bulles de dialogue pour différencier la part démoniaque de la part humaine chez les Karats, ce qui montre leur dualité, entre l’humanité et la monstruosité. Les scènes d’action sont travaillées, et VanRah n’hésite pas à verser dans le sanglant pour montrer la violence des combats, ou les maltraitances que subissent les Karats. En bref, Stray Dog brille par son graphisme, et voici quelques planches du manga :

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bd fr - stray dog - 01 #1400 - page 73

bd fr - stray dog - 01 #1400 - page 93

 

Thématiques et personnages

 

L’action de Stray Dog se situe dans un monde de Fantasy contemporain en termes de technologies, puisque la médecine est moderne et peut détecter des cancers, la société est assez informatisée, et on trouve des armes à feu modernes, au sens qu’elles sont similaires à celles qui existent réellement actuellement). L’élément de surnaturel de ce monde, et donc de Fantasy, est que des démons capables de prendre forme humaine, les Karats, sont présents dans la société. Le Vatican s’oppose à leur existence et cherche à les traquer pour les tuer, tandis que le BIRD (pour Bureau d’Investigation, de Recherche et de Défense sur l’occulte et le paranormal), une multinationale, cherche à les intégrer dans la société en leur apposant des « scellés » qui restreignent leurs pouvoirs et leur permettent de vivre parmi les humains. Il existe différents types de Karats, que l’autrice lie aux créatures mythologiques ou légendaires, mais le récit se concentre sur les Lycans, qui sont des Karats capables de se transformer en loup (des sortes de démons loups-garous en somme). Les Lycans possèdent leur propre mode de fonctionnement, on trouve des « mineurs » et des « majeurs », appelés « Alphas », qui se répartissent entre différentes lignées, Blancs, Noirs et Rouges, qui possèdent chacun des pouvoirs distincts, qui seront plus détaillés dans les tomes suivants.

L’univers de Stray Dog est sombre, parce qu’il nous montre des humanoïdes, les Karats, à qui l’appartenance à l’humanité est refusée ou retirée, à travers des discriminations, de la chasse et de l’esclavage. Ainsi, les Karats subissent une aliénation de la part de la société humaine qui les considèrent comme des monstres, même si le BIRD essaie de faire avancer leur cause et leurs droits. Ce faisant, le BIRD s’oppose à l’Église, ce qui place non seulement leurs opinions dans une opposition entre monde profane et monde sacré, mais également entre sciences « dures » et sciences occultes, bien que des passerelles existent entre les deux structures. L’autrice aborde donc les thèmes du racisme et des discriminations à travers les Karats, et vous verrez dans les tomes suivants qu’elle traite également du traitement de l’opinion publique. Cependant, cet aspect sombre n’empêche pas VanRah d’apporter des touches d’humour à son récit, notamment à travers les disputes envers les personnages et les piques qu’ils se lancent.

Dans ce premier tome, le lecteur suit le docteur Senri Aokideso, responsable du BIRD, alors qu’il est engagé par Lawrence Morrians, un homme riche de la pègre d’Ishtar, qui s’enrichit en faisant des paris sur des combats à mort de Karats dans des arènes clandestines. Senri est chargé par Lawrence de fabriquer des scellés pour Toru, un Lycan Alpha qui est bien plus que ce qu’il paraît être et qui est exploité par Morrians, qui est son maître. Les Karats peuvent en effet se lier à un être humain via un pacte pour atténuer leur part démoniaque et mieux se contrôler.  En effet, Toru s’avère être la Bête du Gévaudan (je ne plaisante pas et ce n’est pas un spoil) c’est-à-dire un monstre sanguinaire âgé de plusieurs siècles qui tue à tour de bras, mais qui veut s’arrêter de commettre des meurtres pour endiguer sa part démoniaque et ne pas lui laisser le dessus. Senri va alors tenter de convaincre Toru de changer de Maître, afin de protéger sa fille, Aki, car ses propres jours sont comptés (je ne vous en dirai pas plus). On a donc un personnage principal extrêmement faible dans une position de force, qui se confronte à un personnage extrêmement fort dans une position de grande faiblesse, faiblesse qui est volontaire et choisie pour préserver une certaine humanité. Toru va donc choisir d’entrer au service de Senri (là encore, je ne vous dévoilerai rien de plus), pour pouvoir acquérir plus d’humanité, et ainsi quitter l’horrible monde des arènes d’Ishtar dans lesquelles les Karats sont maltraités et réduits en esclavage. Le symbole est très fort, parce que Toru quitte une véritable prison aliénante pour choisir une autre servitude, qui se révèlera plus libératrice, mais également source de conflits avec la jeune Aki, fille du docteur Senri. Leur relation sera développée dans les volumes suivants du manga, mais ce premier tome pose le socle de leur relation à la fois magnifique et tragique (vous comprendre pourquoi), en plus de présenter certains personnages essentiels de l’intrigue, notamment les employés du BIRD, ainsi que Tarot, un Lycan Oméga (c’est-à-dire un métis de Lycan Alpha et d’humain) qui est exorciste et qui pourtant n’a rien d’un saint homme et qui se révèlera autant être un personnage important qu’une grande source de comique.

 

Le mot de la fin

 

Le premier volume de Stray Dog constitue une excellente introduction à l’univers sombre créé par VanRah. Le dessin de l’autrice y est superbe, et l’intrigue pose les bases d’une relation très intéressante entre deux personnages principaux que tout semble opposer.

J’ai également lu et chroniqué les tomes 2, 3, 4, 5

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