Le Meilleur des mondes, d’Aldous Huxley

Salutations, lecteur. Aujourd’hui, je vais te parler d’une dystopie toujours aussi glaçante, 92 ans après sa parution.

Le Meilleur des mondes, d’Aldous Huxley


Introduction


Avant de commencer, j’aimerais préciser que cette chronique émane d’un service de presse des éditions Plon, que je remercie pour l’envoi du roman !

Aldous Huxley est un écrivain, scénariste et philosophe britannique né en 1894 et mort en 1963. Il a également été professeur de français au Eton College, l’un des établissements les plus prestigieux du Royaume-Uni, où il a notamment enseigné à un certain Eric Blair, qui écrira plus tard sous le nom de George Orwell, et avec lequel il correspondra. Il a été nommé plusieurs fois pour le prix Nobel de littérature, ce qui témoigne de l’importance de son œuvre et de son influence, notamment à travers le roman dont je vais vous parler aujourd’hui.

Le Meilleur des mondes est à l’origine paru en 1932. Il a été traduit une première fois en français par Jules Castier pour les éditions Plon, qui ont fait paraître le roman la même année. À noter que si son titre anglais, Brave New World, renvoie à La Tempête de Shakespeare, son titre français, Le Meilleur des mondes, est une référence à Candide de Voltaire. Dans les deux cas, il est ironique. Le roman, qui est l’une des premières dystopies, avec Nous autres d’Evgueni Zamiatine (1920) et 1984 de George Orwell (1949), aura une influence déterminante sur les imaginaires dystopiques et science-fictifs qui lui succéderont.

Plusieurs décennies plus tard, Le Meilleur des mondes a bénéficié d’une nouvelle traduction de Josée Kamoun, professeure agrégée d’anglais et détentrice d’un doctorat en littérature comparée, publiée par Plon en 2023. Josée Kamoun a également retraduit 1984 de Georges Orwell. Cette nouvelle traduction du roman d’Aldous Huxley est accompagnée d’une préface d’Isabelle Jarry, de deux préfaces d’Aldous Huxley, et d’une postface de la traductrice, qui revient sur ses choix de traduction.

Voici la quatrième de couverture du roman :

«Voici près d’un siècle, dans d’étourdissantes visions, Aldous Huxley imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus surprenants : un État mondial, parfaitement hiérarchisé, a cantonné les derniers humains « sauvages » dans des réserves. La culture in vitro des fœtus a engendré le règne des Alphas, génétiquement déterminés à être l’élite dirigeante. Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette socitété où le bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis.
Le meilleur des mondes est possible. Aujourd’hui, il nous paraït même familier… »

Dans mon analyse de ce roman, je traiterai de la manière dont Aldous Huxley met en scène le conditionnement et l’aliénation des citoyens de sa dystopie.

L’Analyse : Aux origines de la dystopie, un déterminisme absolu pour un bonheur collectif 


Une vie de conditionnement et d’aliénation


Le Meilleur des mondes se situe dans un futur où l’humanité s’est unie sous la bannière d’un « état mondial », réparti en différentes zones administratives qui se trouvent sous la houlette d’un « Contrôleur ». Dans cet état mondial, les humains ne naissent plus naturellement, mais sont « décantés » dans des laboratoires, appelés « Centre de décantation et de conditionnement », qui interviennent sur leurs gènes et les conditionnent, au point que la grossesse constitue désormais un tabou, de même que la notion de parents ou de famille naturelle, puisque les enfants sont élevés en collectivité une fois décantés. Aldous Huxley décrit donc un monde où la famille traditionnelle n’existe plus, ce qui permet à l’état de contrôler totalement les enfants, et donc de les conditionner (ce mot va souvent revenir dans cette chronique) à le servir parfaitement.

Aldous Huxley décrit cette société à travers le regard plus ou moins naïf de John, appelé le « Sauvage » par les personnes qu’il rencontre. Il est en effet né dans une « réserve », c’est-à-dire un lieu où le mode de vie et de reproduction que nous connaissons a été conservé. John découvre tous les aspects les plus abominables du monde dans lequel il est emmené, et observe avec horreur qu’il convient parfaitement à presque tous ceux qui y vivent, quelques rares éléments dissidents mis à part, tels que Bernard Marx et Helmholtz Watson. A travers le point de vue de John, le lecteur découvre un univers dystopique dont il va mettre les aberrations en évidence. Aldous Huxley mobilise ici le topos de l’étranger naïf et curieux, qui arrive dans une nouvelle contrée et en interroge les habitants. Ce procédé est employé par Voltaire dans Candide, Franz Kafka dans La Colonie pénitentiaire, Ursula Le Guin dans Les Dépossédés, mais aussi dans des utopies comme Ecotopia d’Ernest Callenbach ou Un Pays de fantômes de Margaret Killjoy.

Les citoyens sont répartis en castes, avec d’abord les Alphas, qui se trouvent au sommet de la pyramide sociale, administrent l’état et prennent des décisions, accompagnés de leurs subalternes, les Bêtas. Viennent ensuite les Deltas, les Gammas et les Epsilons, qui constituent les classes inférieures de la société, employés pour des travaux physiques et industriels qui ne leur demandent pas de réfléchir, chose dont ils sont vraisemblablement très peu capables, puisqu’ils ne sont pas programmés génétiquement pour le faire.

En effet, Aldous Huxley décrit un monde où chaque citoyen est déterminé génétiquement de manière absolue, puisque les usines où les nourrissons sont décantés disposent d’instructions précises quant au traitement à apporter à chaque embryon, puis chaque fœtus. Ainsi, les castes inférieures ne sont pas pourvues d’intelligence, parce qu’elles n’ont pas été suffisamment alimentées en oxygène et que de l’alcool a été ajouté dans leur « similisang », selon une logique utilitariste que l’on observe lorsque le directeur du Centre de Décantation et de Conditionnement prend la parole pour décrire le processus de création des Epsilon, la caste la plus basse.

 « […] Il ne vous est pas venu à l’idée qu’un embryon Epislon doit avoir un environnement d’Epsilon en plus d’un patrimoine génétique d’Epsilon ?
« Plus la caste est basse, […], moins on donne d’oxygène. Le premier organe affecté, c’est le cerveau. Ensuite, le squelette est touché. À soixante-dix pour cent de la dose normale, on fabrique des nains, à moins de soixante-dix pour cent, des monstres sans yeux… qui ne sont d’aucune utilité. […]
« […] si l’on parvenait à découvrir une technique pour raccourcir la période de maturation, quel triomphe, quel bienfait pour la Société ! Réfléchissez au cas du cheval. […]
« Mature à six ans. […] Alors qu’à treize ans, l’homme n’est toujours pas à maturité sexuelle et n’achève sa croissance qu’à vingt ans. D’où, bien sûr, ce fruit du développement tardif de l’intelligence humaine.
« Mais chez les Epsilons, […], nous n’avons que faire de l’intelligence.
On n’en avait que faire, si bien qu’il n’y en avait pas.

Le procédé de création de la vie est ici expliqué sur un mode protocolaire, ce qui le désacralise complètement et le rattache au domaine de la rationalité, de la science. Cette science se trouve cependant soumise à la pensée productiviste et utilitariste, puisque les individus sont perçus au prisme de leur « utilité » à la « Société », au point que les scientifiques conduisent des recherches pour « raccourcir la période de maturation » de l’être humain, c’est-à-dire son enfance et son adolescence, en contrôlant sa croissance afin de le rendre  apte à travailler plus tôt et être productif plus vite. L’espèce humaine est alors comparée au « cheval », ce qui la ramène au rang de bétail, d’animal de trait dont on cherche à optimiser le rendement.  Aldous Huxley fait tomber homo sapiens de son piédestal et en fait un outil dont on peut choisir les caractéristiques les plus utiles à sa condition. Ainsi, puisque les Epsilon accomplissent des tâches qui ne nécessitent pas d’intelligence, ils n’en disposent pas, puisqu’elle est effacée par le manque d’oxygénation de leur cerveau, et ne peuvent donc pas apprendre à lire ou à écrire. Ce fait qui apparaît aberrant au lecteur, puisqu’il découle d’une violence visant à volontairement influer sur la vie d’un être humain, est présenté comme logique, allant de soi, grâce au connecteur « si bien que » dans la dernière phrase. Le déterminisme génétique des individus, et par conséquent leur aliénation au système, découle alors de violences étatiques qui leur sont faites avant même leur naissance, afin de les conditionner aux tâches qu’ils vont occuper, et par extension à ne pas pouvoir les questionner, et donc s’en satisfaire. Le Meilleur des mondes décrit alors une société qui réifie les classes sociales les plus basses, c’est-à-dire qu’elle les transforme en objets.

Ce processus de réification trouve son prolongement le plus radical et le plus glaçant dans le « procédé de bokanovskisation », une technique de manipulation génétique qui permet de produire des dizaines d’embryons, jusqu’à 96 (oui oui), à partir d’un seul ovule fécondé in vitro. Ce procédé est appliqué aux classes inférieures pour disposer d’une main d’œuvre nombreuse et parfaitement adaptée aux environnements de travail dans lesquels elle évolue. Aldous Huxley évoque alors l’idée que des êtres humains peuvent être produits en série pour servir de travailleurs conditionnés à aimer leur travail et accepter leur condition comme allant de soi qui apparaît glaçante, parce qu’elle est extrêmement aliénante et déterministe, puisqu’ils effectuent la même tâche toute leur vie sans jamais pouvoir sortir de leur condition. Le Meilleur des mondes soumet alors la biologie humaine, à travers les cellules reproductrices et les utérus, à un impératif de productivité lui aussi glaçant, puisqu’il faut produire le plus de travailleurs possibles grâce au procédé Bokanovsky, surtout au regard d’une actualité où l’on souhaite « réarmer la démographie », c’est-à-dire produire des enfants non pas pour qu’ils soient des citoyens éclairés, mais des travailleurs soumis. En découlent alors des individus qui sont des clones les uns des autres et qui peuvent donc être complètement programmés en fonction des besoins en force de travail et de la tâche qu’ils doivent accomplir, ce que l’on découvre lors de la visite d’une usine, avec des ouvriers conditionnés pour disposer de particularités physiques qui font d’eux des machines-outils.

 « Chaque étape est assurée autant se faire que peut par un seul et même Bokanovsky. » […]
Et, de fait, quatre vingt trois Deltas noirs brachycéphales avec un embryon de nez étaient en train de presser à froid. Les cinquante-six machines étaient manipulées par cinquante-six Gamma à la peau pain d’épices et au nez aquilin. Cent-sept Epislons sénégalais, conditionnés à la chaleur, travaillent à la fonderie. Trente-trois femmes Delta, dolichocéphales, cheveux blond-roux, bassin étroit, mesurant un mètre soixante-neuf à vingt millimètres près, découpaient des vis. Dans la salle de montage, des dynamos étaient assemblées par deux équipes de nains Gammas.

On observe ici la manière dont les classes laborieuses sont réifiées et réduites à la condition de machines. La narration dresse un inventaire, à travers la mention des nombres d’ouvriers et de leur classe, « quatre-vingt trois Deltas », « cinquante-six Gamma », mais aussi des particularités physiques qui découlent de leur conditionnement. Ainsi, les Deltas qui pressent à froid ne disposent pas d’un nez fonctionnel pour ne pas être gênés par les odeurs, les Epsilons sont « conditionnés à la chaleur » pour supporter les températures de la « fonderie », et on peut supposer que les « trente-trois femmes Deltas » mesurent toutes « un mètre soixante-neuf à vingt millimètres près » pour occuper l’espace dans l’atelier de manière optimisée. Les détails des particularités physiques des travailleurs montrent qu’ils sont tous des clones les uns des autres, ce qui accentue la réification, puisqu’ils n’ont dès lors plus d’individualité propre. Ils se fondent alors dans une masse indistincte dont ils ne peuvent pas s’extraire.

« Le voilà, le secret du bonheur et de la vertu, glissa le Directeur sur un ton sentencieux : faire que les gens aiment leur destin social inéluctable. »

Au-delà du conditionnement physique, les citoyens de l’état mondial sont victimes d’un conditionnement psychique. On leur administre ainsi du « soma », une drogue qui leur permet de s’évader lorsque des problèmes ou des sentiments deviennent pesants et les importunent trop. Il n’y a ainsi plus de place pour l’introspection, la prise de recul sur les événements, l’exploration du moi, qui laissent place à un escapisme chimique qui permet encore davantage de broyer l’individu et de le réifier. Les citoyens sont ainsi à consommer du soma dès qu’ils se sentent mal, comme le veut une suggestion « hypnopédique », c’est-à-dire une leçon qu’on leur a inculquée dans leur sommeil lors de l’enfance et de l’adolescence, à raison de plusieurs dizaines de répétitions par nuit (oui oui) afin de leur fournir une éducation morale et surtout les conditionner psychologiquement.

Les suggestions hypnopédiques sont d’ailleurs omniprésentes et finissent par constituer la pensée même des citoyens, des lieux communs et des maximes prêtes à penser, implantées dans leur esprit lors de cycles de répétition vertigineux, « deux cent répétitions, deux fois par semaine, de quatorze ans à seize ans et demi », « cent vingt fois à raison de trois fois par semaine pendant trente mois ». Elles constituent alors toute leur instruction, toutes les pensées qu’ils peuvent formuler, et font partie intégrante des instruments voués à les conditionner et les aliéner. Ainsi, les citoyens, même lorsqu’ils sont dotés d’une intelligence, ne disposent pas d’un mode de pensée individuelle qui leur permettrait de remettre en question leur conditionnement ou la société dans laquelle ils vivent, puisque leur subconscient est paramétré pour adhérer au système et aux idées qu’il véhicule, et même s’en satisfaire. Elles participent alors pleinement de la destruction de la pensée individuelle des citoyens, et donc de leur aliénation totale au régime, qui les dépossède de leur esprit et de leur raison. Par ailleurs, ils sont également dépossédés de leurs corps, puisqu’ils se voient comme des morceaux de « viande » pouvant être possédés par n’importe qui, le sentiment amoureux étant proscrit, tout comme toute autre forme de relation exclusive qui serait considérée comme un individualisme dangereux.

Ce conditionnement extrême et la programmation génétique produisent un déterminisme social absolu dont il est impossible de s’échapper, puisque l’aliénation des citoyens n’est pas perçue comme telle par eux, et va même totalement de soi, puisqu’elle leur permet d’être heureux. Ils se satisfont alors totalement de leur condition. Cette forme d’aliénation par le conditionnement se retrouvera dans de très nombreuses dystopies, jusqu’à la trilogie Trademark de Jean Baret, où les citoyens semblent se complaire dans un monde où ils doivent absolument consommer, répartir correctement leur temps de travail, de loisir et d’amour, et choisir une foi et en suivre les préceptes jusqu’au bout. La programmation du subconscient sera reprise dans des récits de science-fiction, où les rêves sont investis par la publicité, comme dans la nouvelle « Surenchère » de Rich Larson, disponible dans le recueil La Fabrique des lendemains, où un personnage vend son « espace onirique » à une mégacorporation, ce qui fait que ses rêves sont parasités par des réclames.

Par ailleurs, tout échappatoire leur est complètement interdit, puisque le conditionnement « néo pavlovien » les pousse à rejeter l’art et la nature, à travers des expériences qui inscrivent la peur des livres et des roses dans leur subconscient (oui oui). Leur divertissement consiste alors à visionner des « sensofilms », qui permettent une immersion totale dans l’environnement de l’œuvre, ce qui préfigure la réalité virtuelle et ses évolutions, paraissent fades et horribles à John, qui est lecteur de Shakespeare, abondamment cité dans le texte d’ailleurs.  Les sensofilms constituent alors, malgré l’innovation technologique qu’ils constituent, une forme de divertissement pur, dépolitisé, qui n’a rien de beau, et qui ne peut donc pas permettre l’élévation ou la réflexion des spectateurs.

Plusieurs dystopies se situeront dans le prolongement de cette idée, de même que les dictatures du XXème siècle, puisque les régimes totalitaires s’en prennent aux œuvres d’art, qu’ils interdisent ou détruisent. Certaines dystopies montrent quant à elles la mort de la création artistique, avec BonheurTM ou VieTM par exemple, où plus aucune création originale n’existe, les productions se résumant à des mashups et des réitérations d’œuvres connues.

L’art et la création artistique sont alors perdus dans la société décrite par Aldous Huxley, de même que l’Histoire, qui n’est enseignée que de manière parcellaire et orientée pour faire les éloges d’Henry Ford, devenu le Saint de ce régime, appelé « Notre Ford », auquel on rend hommage par le « signe du T », qui renvoie à la Ford T, mais aussi à la croix brisée du christianisme, puisque toutes les religions et philosophies ont été effacées et oubliées de la plupart des citoyens. Ceux qui les connaissent les considèrent comme des aberrations inutiles qui sont un frein à la productivité et à une société efficace. Toute forme de pensée construite est alors détruite.

Le mot de la fin


Le Meilleur des mondes est un roman de science-fiction dystopique d’Aldous Huxley, qui reste d’une glaçante actualité, même près d’un siècle après sa première publication. L’auteur met en scène un monde où l’humanité vit sous la bannière d’un état mondial, et ne se reproduit plus de manière naturelle. Les enfants sont « décantés », c’est-à-dire programmés génétiquement, et conditionnés pour se satisfaire de la caste à laquelle ils appartiennent. Ces différentes castes constituent une pyramide sociale immuable, avec au sommet les Alphas, intelligents et beaux, chargés d’administrer l’état, et à la base les Epsilon, laids et trop bêtes pour apprendre à lire ou à écrire, auxquels on confie des travaux subalternes et physiques.

Chaque individu est conditionné pour être heureux de sa position par des mécanismes d’aliénation particulièrement poussés, à savoir l’hypnopédie, des messages transmis pendant le sommeil et martelés pour constituer une pensée unique, et le soma, une drogue légale utilisée pour permettre un échappatoire au moindre inconfort, passager ou permanent.

Aldous Huxley décrit donc, à travers les yeux de personnages pleinement satisfaits de leur condition, mais aussi le regard de John, considéré comme un sauvage, une société qui broie des individus heureux d’être traités comme des enfants, heureux d’être dépossédés de tout esprit critique, heureux d’être figés.

Je vous recommande donc la lecture du Meilleur des mondes dans sa nouvelle traduction, car il s’agit d’une œuvre visionnaire, littérairement et politiquement.

7 commentaires sur “Le Meilleur des mondes, d’Aldous Huxley

  1. Salut,
    Merci beaucoup pour ton article très intéressant, ça m’a vraiment donné envie de relire ce roman. J’aurais aimé y trouver plus de choses sur la nouvelle traduction, mais je me doute que ça doit être encore un gros travail de comparer avec l’ancienne. Tu m’apprends que Kamoun a également retraduit 1984, l’as-tu (re)lu ?
    Au passage je me permets, « échappatoire » est féminin (à la fin de ton article).
    Bien amicalement,

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      1. Pour 1984, tu opterais pour la même traductrice ? J’ai entendu parler d’une autre version récente, chez les éditions Agone. J’hésite entre les 2 😉
        Merci pour ta réponse !

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  2. Bonjour,
    si cela peut t’être utile, je me suis penché sur les traductions de 1984. Celle de Josée Kamoun est loin de faire l’unanimité, elle aurait pris beaucoup trop de libertés par rapport à l’esprit du roman dans le but de moderniser. Je dis bien « elle aurait », je te fais part de ce que j’ai pu lire sur plusieurs blogs, je ne suis en aucun cas critique de traducteurs ou traductrices.
    Celle de Philippe Jaworski serait meilleure, j’ai pu en lire quelques morceaux, elle m’a semblé de facture plus classique dans son style. A savoir : il a retraduit des termes importants qui étaient pourtant entrés dans la culture populaire (Grand Frère au lieu de Big Brother, néoparle au lieu de novlangue, prolétos au lieu de prolétaires… etc.)
    Celle qui est souvent citée comme référence, même si certainement pas tout à fait exempte de défauts, c’est celle de Célia Izoard chez les éditions Agone. Elle a modernisé le style (ça se sent par rapport à la version de Jaworski par exemple, mais là c’est vraiment une question de goûts) tout en respectant globalement les trouvailles de la première traductrice : novlangue, Big Brother, police de la pensée… etc.). Qui plus est, c’est une petite maison d’édition ne faisant pas partie d’un ensemble tentaculaire, et donc plutôt dans l’esprit du roman 😉
    Si ça peut aider, donc. Au plaisir de te lire sur ton blog !

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